Thésée / Pouillé / Monthou

Monthou-sur-Cher

Comme ses voisines, Monthou-sur-Cher est située au carrefour de la Touraine, de la Sologne et du Berry, au Nord de la vallée du Cher. Ce village discret ne dévoile ses charmes et ses trésors qu’aux promeneurs qui aiment musarder dans les vignes ou dans les bois et aux curieux qui recherchent des témoins authentiques de l’histoire et du patrimoine.  Car Monthou occupe une position particulière, dans un vallon ceinturé de coteaux, isolée des grands axes de circulation. Si vous circulez sur la « Grand Route » touristique le long du Cher, il vous faut prendre vers le nord une petite route départementale qui longe le Bavet, un ruisseau qui serpente dans le vallon, pour arriver au cœur du pays. Si l’on vient de la direction opposée, depuis Pontlevoy, au sortir des vignes, on domine l’étroite vallée du Bavet pour découvrir, d’un seul coup d’œil l’ensemble du pays. Ce n’est qu’en descendant du plateau que le village apparaît, au dernier moment.

Plan d'eau au cœur du village

 

De tout temps, Monthou s’est ainsi trouvé protégé. Probablement attirés par la terre d’argile riche en silex, des communautés préhistoriques vécurent ici depuis le paléolithique jusqu’au néolithique. Des polissoirs datant de cette époque (5000 à 2500 av. n.è.) témoignent de cette occupation. Ces gros blocs de silex avec leurs plages de polissage encore très bien conservées sont situés au bord du ruisseau joignant le Bavet au lieu-dit « La Crémaillère ».

            Un polissoir de "la Crémaillère"

 

Le Bavet, anciennement appelé le Bahuet ou encore tout simplement « le ruisseau de Monthou » prend sa source au bourg proche de Oisly puis reçoit au lieu-dit « La Varenne » un petit affluent provenant de Pontlevoy et devient ainsi une petite rivière. Ce n’est pas le seul cours d’eau de Monthou. A proximité, le ruisseau des Anguilleuses, très sinueux, est un lieu de promenade très apprécié. Il doit son nom au grand nombre d’anguilles qui s’y trouvaient au siècle dernier.

 

Ce n’est donc pas étonnant que le village fasse partie de « La vallée des meuniers ». En effet, Monthou comptait autrefois 12 moulins qui étaient utilisés pour la production de farine mais aussi pour la tannerie ! Aujourd’hui, on en dénombre encore 10, dont, pour certains, il ne subsiste que quelques ruines. En descendant le cours du Bavet, le premier est le moulin du Brault, aujourd’hui disparu. Il était installé au pied d’une falaise d’où l’eau tombait directement sur sa roue. Ensuite, non loin du château, se trouve le moulin du gué, qui appartenait au seigneur. Puis viennent le moulin de la Varenne, les moulins de Roland, d’Assenay et de la Crémaillère (alimentés par l’Anguilleuse), le moulin Bahuet, ou moulin du bourg, situé près de l’église. En continuant le cours du Bavet, on trouve le moulin de la Couldre puis le moulin Bernet, tous deux propriétés du seigneur du Gué-Péan, le moulin Ferrand, datant de 1538 et enfin le moulin du Ru, ancien moulin à tan.

 

Dans ce lieu où l’eau est omniprésente, plusieurs fontaines méritent un détour : la fontaine de Roland, la fontaine « Marie » au Gué-Péan, la fontaine « Pouilleuse » avant Assenay et la fontaine « Au Meilleur » à la Crémaillère. La plus fameuse est sans aucun doute la fontaine de Saint-Lié, qui doit son nom à un jeune moine, venu du Berry, qui choisit cet endroit comme lieu de méditation vers le VIème siècle. Jalousé et battu par ses frères, il fut laissé pour mort devant son oratoire. Mais un miracle s’accomplit : il reprit conscience et se lava dans l’eau claire de la fontaine ! L’endroit a conservé la trace de son sang et on voit encore, au fond de l’eau, des petites pierres recouvertes des taches rouges... La fontaine de Saint-Lié est depuis devenue un lieu de dévotion.

 

Eglise Saint Cyr et Sainte Julitte

 

Un premier monastère est créé à Monthou au VIème siècle. Lorsqu’il tombe définitivement en ruines au XIème siècle, on construit l’église et le prieuré qui sont placés sous l’invocation de Saint Cyr et Sainte Julitte. Saint-Lié n’est pas oublié et demeure le patron secondaire.

 

L’église est édifiée en calcaire pour les soubassements et les piliers, en tuffeau dur pour les murs et en tuffeau plus tendre pour les voûtes et l’appareil décoratif. La première construction,  est une croix latine avec une nef unique couverte de charpente. L’abside est dirigée vers l’est mais le chœur est curieusement dévié vers le nord. De cette première construction, il reste le chevet, son appareil décoratif, la partie centrale de la façade et l’escalier conduisant aux combles. Au XIIIème siècle le clocheton est remplacé par l’actuel clocher carré. L’église est agrandie au XVème siècle et prend alors l’aspect actuel avec une nef à quatre travées. L’église Saint Cyr et Sainte Julitte est notamment remarquable par ses décorations géométriques extérieures et son magnifique ensemble de charpente en chêne.

 

Huit croix sont inventoriées sur la commune. On en relève deux  dans le bourg, une à l’entrée du Gué-Péan, une  à la Croix des Champs qui abrite une statue de la Vierge dans une niche, une aux Bois Bernier, une à Terre Neuve, une à la Morcière et une à la Crémaillère.

 

Mais on ne peut parler de Monthou-sur-Cher, l’ancienne Mostellum, (L’origine du nom actuel pourrait provenir du Celte : mont-thaw, qui signifie « Mont sur la rivière »), sans évoquer les nombreuses belles demeures qui y fleurissent. En premier lieu, le château du Gué-Péan, construit à partir du XVème siècle par la famille Alaman. Les façades et les toitures des deux tours, ouest et sud, la courtine qui les relie, les deux tours basses d’entrée, les deux pavillons Renaissance adossés aux grandes tours sont classés parmi les monuments historiques. Toutefois, l’élément le plus spectaculaire reste la majestueuse tour à impériale, exemplaire très rare en France.

 

Château du Gué-Péan (Photo Graham Diggers)

 

 

Non loin du château se trouvent les vestiges du château de Bizard, probablement construit au XIIIème siècle puis repris au XVIIème.  Rattaché à la châtellenie du Gué-Péan au XVIème siècle, il n’a pas survécu à ce voisin envahissant.

 

 

 

 

D’autres manoirs méritent que l’on s’y attarde : le château de la Croix, renommé Villa Ariane, sur la route de Thésée, ou encore le fief de Champhlé orienté vers Bourré et Montrichard. Tous n’attendent qu’à se dévoiler au cours d’une balade au cœur des vignobles, près des loges de vigne et des maisons de caractère…

 

Une loge de vigne au cœur du vignoble des coteaux du Cher

 

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La commune de Monthou sur Cher est située au carrefour de la Touraine, de la Sologne et du Berry. Au nord de la Vallée du cher, elle fait partie du canton de Montrichard.

Elle est située à 30 km de Blois et 45 km de Tours.

La commune a une superficie de 2024 hectares et compte environ 957 habitants.